Rares sont ceux qui ne connaissent pas quelqu’un qui a déjà eu une fracture. La témérité des enfants, les sports de contact, la surutilisation chez les athlètes ou les facteurs liés à diverses conditions de santé ne sont que quelques exemples qui démontrent à quel point les fractures sont relativement communes. Dans cet article, vous comprendrez de quoi est constitué un os et quel est le processus de guérison derrière la fracture osseuse. De plus, nous mettrons en lumière différents types de fractures en fonction de l’âge, la maturité osseuse et certains diagnostics prédisposants.
Pour commencer : bien comprendre la composition osseuse
Le squelette humain est composé de plus de 200 os. Certains sont plats alors que d’autres sont tubulaires. Peu importe leur forme, la composition de base des os reste sensiblement la même et leur fonction globale aussi :
- Donner la forme au corps humain
- Protéger les organes internes
- Fabrication des cellules sanguines (globules blancs, globules rouges, plaquettes) via la moelle osseuse contenue dans les os longs et plats (comme le sternum et la hanche)
La composition des os peut se diviser en 2 :
- La région périphérique, le cortex, qui est dense et confère la rigidité à l’os. En présence d’une fracture, le cortex se voit interrompu. Nous y reviendrons plus loin lorsqu’il sera question du suivi et de la guérison de la fracture.
- La région interne, l’os trabéculaire, qui est moins dense que le cortex. Cette région participe tout de même à la résistance osseuse et lorsque sa densité diminue, le risque de fracture augmente.
L’os est évidemment entouré de nerfs et de vaisseaux sanguins.
Un système osseux fort : d’une importance capitale
C’est un fait : la densité osseuse joue un rôle primordial dans la capacité du système squelettique à remplir son rôle de protection. Plusieurs facteurs influencent la densité osseuse, mais les principaux sont en lien avec le calcium puisque ce minéral est un constituant essentiel dans la composition de l’os (d’autres minéraux ainsi que la vitamine D sont également essentiels à cette composition). En conséquence, il participe à sa solidité et à sa rigidité. Un apport quotidien en calcium est donc essentiel afin d’aider le corps à optimiser son rôle au sein du squelette humain.
L’os est en continuel remodelage. C’est un processus normal et c’est ce qui lui permet de maintenir une densité et une forme adéquates au fil du temps. Avec l’âge (à partir de 30 ans environ), ce processus ralentit, ce qui résulte en une diminution de la densité osseuse. Lorsque la densité diminue à un certain niveau, il est question d’ostéoporose et cette condition est associée à un risque plus élevé de fracture puisque l’os est moins dense. Selon Statistique Canada, en 2019-2020, il y a eu 665 fractures liées à l’ostéoporose pour 100 000 Canadiens âgés de 40 ans et plus.
Les fractures : différents mécanismes, différentes conditions
1. Les fractures en fonction de l’âge
Le squelette de l’enfant n’est pas mature. De façon imagée, l’os est considéré plus “mou” que celui de l’adulte, ce qui augmente le risque de fracture par rapport à un squelette à pleine densité.
Comme mentionné précédemment, la densité osseuse diminue avec l’âge. Lorsque la densité diminue (ostéoporose), l’os devient moins “fort” et moins résistant aux chutes et impacts potentiels. En conséquence, les fractures augmentent chez les personnes du bel âge.
Entre l’enfance et le bel âge, la densité osseuse est à son maximum, ce qui rend l’os plus résistant et donc moins à risque de fracture. Évidemment, même si un os est dense et fort, il n’est pas à l’abri de traumatisme qui puisse mener à une fracture.
2. La fracture de stress
Les sportifs tels les coureurs sont à risque de fracture de stress. En effet, ce type de fracture est associé à la surutilisation (stress répétitif) et les impacts répétés au niveau des structures osseuses du pied lors de la pratique de la course.
3. La fracture d’ordre traumatique
Les traumatismes sont associés aux fractures. L’allure de la fracture sera directement liée à la direction et la force de l’impact sur l’os.
4. Les facteurs de risque associés aux fractures
Certaines conditions de santé/habitudes de vie ont un impact sur la qualité de l’os et peuvent augmenter les risques de fractures :
- Différents types de cancers ciblant les os (primaires ou secondaires)
- Maladie de Paget
- Tabagisme
- Corticothérapie
- Carence en vitamine D
- Immobilisation prolongée
- Certaines infections
- Manque d’apport en calcium
La fracture, son suivi et sa guérison
Le corps humain a la capacité de permettre à l’os fracturé de se guérir en mettant en place un processus de réparation précis (évidemment, toute fracture doit être adressée au domaine médical afin de permettre un suivi approprié de la condition).
Dès la fracture, un hématome se crée afin d’augmenter la circulation sanguine dans la région touchée et débuter le processus de guérison (comme n’importe quelle blessure). La première étape sera de créer un cal primaire pour stabiliser la région. Par la suite, le cal change et se constitue principalement des mêmes cellules qu’un os non blessé, ce qu’on appelle le cal osseux. Une fois le cal osseux formé, l’os est nouvellement formé et la guérison est complétée. Dépendamment du type de fracture (localisation et gravité), l’immobilisation de la région touchée fait partie du processus de guérison afin de permettre un remodelage se rapprochant le plus possible de l’os initial. La guérison aura passé par les étapes d’inflammation, de réparation et de remodelage.
Le temps de guérison associé à une fracture varie évidemment en fonction de plusieurs facteurs (clientèle touchée, type de fracture, localisation, etc.), mais en général il faut compter 6 à 8 semaines afin que le cal osseux soit complet.
La radiographie est le moyen privilégié afin d’observer une interruption au niveau du cortex osseux, et potentiellement, une fracture. La gestion de cette condition doit être orientée en médecine afin que le suivi approprié soit effectué.
Puisqu’au Québec, le chiropraticien est parmi les seuls professionnels de la santé à pouvoir prescrire, prendre et analyser des radiographies de l’appareil locomoteur dans son intégralité, cet atout le positionne une fois de plus au haut de la liste en termes de compétences et d’accessibilité afin d’orienter son patient vers le professionnel de la santé le plus adapté à son besoin lorsqu’il sera en présence d’une interruption au niveau du cortex osseux. Une corde de plus à son arc!
Sources, telles que consultées le 14 juillet 2024 :
//www.canada.ca/fr/sante-publique/services/publications/maladies-et-affections/ecart-soins-osteoporose-fractures-connexes-canada-2021.html
//www.canada.ca/fr/sante-publique/services/rapports-publications/promotion-sante-prevention-maladies-chroniques-canada-recherche-politiques-pratiques/vol-43-no-2-2023/blessures-enfants-jeunes-canadiens-analyse-enquete-canadienne-sante-enfants-jeunes-2019.html
//www.merckmanuals.com/fr-ca/accueil/troubles-osseux,-articulaires-et-musculaires/biologie-du-syst%C3%A8me-musculosquelettique/os
//www.msdmanuals.com/fr/accueil/l%C3%A9sions-et-intoxications/fractures/pr%C3%A9sentation-des-fractures