Si vous êtes familier avec la chiropratique, vous savez que le lien entre le cerveau et le corps est un des principes fondamentaux de cette approche de soins de santé. L’effet que le cerveau et le corps ont l’un sur l’autre est à la base même de la pratique.
Toutefois, vous avez peut-être remarqué que la médecine occidentale a été plus lente à adopter le concept d’interrelation entre la santé mentale, la santé émotionnelle et la santé physique. Heureusement, de plus en plus d’études commencent à prouver qu’il existe un lien important entre détresse psychologique et consultations médicales.
Des chiffres éloquents
Les statistiques laissent sous-entendre une forte corrélation entre l’esprit et le corps. La santé mentale devrait occuper une place prépondérante dans le traitement des maladies physiques. Et vice versa.
Dans le magazine américain Psychology Today, on indique qu’environ 80 % des consultations en soins primaires (services généraux, soins courants) résultent d’une détresse émotionnelle. Aussi, une autre étude récente a démontré que la longévité des travailleurs pouvait grandement différer en raison du stress lié au travail.1 La conclusion est évidente. Le stress tue.
Toujours dans Psychology Today, on a publié une constatation déconcertante du Boston Deaconess Hospital : seulement 3 % des médecins non-psychiatres enseignent à leurs patients des techniques de gestion du stress.1 Pourquoi y a-t-il un décalage si frappant entre la cause fondamentale de nombreuses maladies et la manière dont les médecins traitent les patients?
Selon une autre étude mentionnée dans le Psychology Today, 65 % des patients souffrant de troubles mentaux avaient également un ou plusieurs autres problèmes de santé.1 Alors… l’œuf ou la poule? La santé physique ou la santé mentale?
Stress et santé
L’idée ici n’est pas de discréditer le système de santé, mais plutôt de mettre en lumière les données qui prouvent que la santé physique et la santé mentale sont intimement liées. Si votre corps ou votre esprit subissent du stress, l’ensemble en souffre. On le sait depuis longtemps. Maintenant, les données nous donnent raison.
Dr James Chestnut, dans son livre intitulé The Wellness and Prevention Paradigm, couvre en long et en large les impacts du stress continu sur le corps. Il explique que lorsque vous vous éloignez d’un état de santé, c’est en raison de l’exposition à des facteurs de stress provenant de l’environnement extérieur, pas de l’intérieur. Ce que ça veut dire, c’est que le stress pousse votre corps à s’adapter pour répondre aux défis environnants. Votre attitude mentale peut donc affecter la manière dont votre corps réagit.
Le concept semble prendre sa place dans le monde de la médecine traditionnelle. Les chercheurs commencent à s’y intéresser. Harvard2 a même annoncé la création d’un nouveau centre qui sera consacré à l’étude de la manière dont le bonheur mène à la santé. L’objectif du centre est d’améliorer la compréhension scientifique du lien entre une attitude positive et un environnement social positif (p. ex., bonne relation avec la famille et les amis, travail valorisant, activité physique saine, loisirs agréables) et une bonne santé physique. Dans la même veine, les chercheurs espèrent aussi comprendre l’impact de circonstances sociales et mentales négatives – comme la pauvreté et l’absence de relations interpersonnelles – sur la santé ou la longévité.
Les scientifiques de Harvard souhaitent que les observations du centre contribuent à influencer les pratiques et les politiques en matière de santé. En attendant, les données déjà disponibles indiquent que le lien entre la santé mentale, émotionnelle et physique est une voie qui mérite d’être poursuivie.
Références:
[1] Haseltine, E PhD, (2016), “
Late Breaking News About Your Mind-Body Health Connection: Hard numbers on ‘soft science.”
Psychology Today
[2] Dilonardo, M (2016), “
Harvard investing millions into happiness: new center will study how being happier can make us healthier,”
Mother Nature Network
Traduction et adaptation d’un texte de la Spinal Research Foundation : //spinalresearch.com.au/data-backs-connection-emotional-physical-health/